Bulle-cosmique-de-savon

HP = Hôtel Particulier ?

Samedi 11 décembre 2010 à 21:09

A peine s'était-il reculotté que deux infirmiers l'agrippèrent par les bras et lui injectèrent quelque chose dans l'épaule. Il n'eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait, son corps ne répondait plus et ses yeux s'étaient fermés. Il sentait et entendait tout ce qui se passait autour de lui. Le personnel s'agitant, le glissant sur une chaise roulante. Il parcouru l'établissement, fût de nouveau soulevé pour être allongé. La voix de son frère résonna, il parlait aux autres personnes présentent dans la pièce. Quelqu'un lui ouvrit la bouche, quelque chose y rentra mais ne s'y arrêta pas, s'enfonçant dans sa gorge, la lui brulant. Il avait du mal à respirer, commençait à paniquer face au tube encombrant sa cavité buccale. "Les salaud, ils me font un lavage d'estomac." Il se sentait comme un mourant dans le couloir de la mort et réussit par miracle à s'évanouir.

Plus tard, il se réveilla dans un lit. Il était, vraisemblablement, dans la chambre d'isolement. Ses bras et ses jambes étaient attachés par des sangles et la blancheur du lieu vint éblouir ses yeux fatigués. Il ouvrit la bouche et sortit un son longiligne de faible intensité puis commença à vouloir se dégager des liens qui l'obstruait. Un cri retentit soudainement dans la pièce, le surprenant, avant qu'il ne se rende compte qu'il s'agissait de sa propre voix. Personne n'allait venir, il se rendormit.
Il ne savait pas le temps qui avait passé lorsqu'il rouvrit les yeux mais le lieu était plongé dans le noir. Quelqu'un avait éteint les néons et il comprenait que, dehors, il faisait nuit. Il hurla tout ce qu'il pouvait. Etre en isolement ne le dérangeait pas plus que ça mais être en plus allongé et sanglé ne l'enchantait guère. La camisole de force le distrayait beaucoup plus "Cogner dans les murs de coussin est amusant". Il se débattit, essayant de se dégager de ses entraves. Il entendit la porte s'ouvrir, il se tût. Des bruits de pas, lui indiquant que quelqu'un était entré, se rapprochèrent de lui et se stoppèrent aux abords de son lit.
- Qui est là ?
Personne ne lui répondit.
 
[ to be continued...]
 
BCDS

Mouahahahahah

Samedi 11 décembre 2010 à 19:26

Il lui empoigna le bras et ils partirent dans un bâtiment annexe. "Là, je suis censé me débattre, gueuler et -éventuellement- me rouler par terre. Ok, c'est partit" et il s'exécuta. Il se dégagea de l'emprise de l'infirmier et se mit à courir dans tout les sens de façon désordonnée. Tout en courant, il insultait le personnel sans même le regarder puis il se jeta au sol et roula de tout son soul, continuant les noms d'oiseaux. L'infirmier appelait ses collègues qui arrivèrent en renfort. Il mordit l'un d'entre eux, se releva en une roulade habile puis dézippât sa braguette et urina sur le premier venu.
- Je marque mon territoire les p'tits bonshommes.
- CLARENCE ! Gueula une voix non loin de là. Arrête tes conneries IMMEDIATEMENT.
Il se stoppa, regarda la personne mais continua à vider sa vessie sur le sol. Tout le monde s'était arrêté à la vue de l'homme qui s'avançait vers eux et Clarence, comme tout les autres, fixait attentivement le trajet qu'il prenait. Il arriva à hauteur du groupe, frappa l'arrière du crâne de Clarence, qui grimaça, puis il demanda se qu'il se passait ici. Quelqu'un lui expliqua la situation.
- Mais qu'est-ce qui t'as pris d'avaler toute une boite de laxatifs ?
- Déjà fait.
- Quoi ?
- Ta réplique : déjà entendu. Lui, là, il m'a déjà demandé la même chose.
L'homme soupira puis redemanda :
- Bon, tu me réponds ?
- Pour l'emmerder.
- Non, la vraie raison.
- Bon, tu t'arrête là tout de suite. On sait tous très bien que le plus fou de nous deux ce n'est pas moi. Je me suis pas amusé à interner mon frère dans mon propre HP de charlatans juste parce qu'il a osé dire qu'il voulais se faire la vieille du quartier. T'as aucun humour Jérôme, vraiment aucun.
- Je n'ai pas été coincer la vieille du quartier dans l'ascenseur moi.
- Elle non plus n'avait aucun humour.
- Et le vieux dans les toilettes à qui tu as toucher le sexe il n'avait aucun humour lui aussi?
- Non, lui c'est autre chose. T'aurais vu la taille de son machin t'aurais fais la même chose. Simple question de curiosité, j'étais obligé de toucher pour vérifier que ce n'était pas factice.
Jérôme le gifla bruyamment, faisant décoller la machoir qui expulsa un peu de bave. Clarence, surpris, fixa son frère qui le gifla une nouvelle fois. Les joues rougis, il se stoppa net, posa ses deux mains sur son ventre et partit en courant. Les infirmier l'attrapèrent :
- Je vais me chier dessus les gars, lâchez tout sinon ...
Ils lâchèrent et il détala jusqu'aux toilettes entrapercevant Janis qui pleurait toujours et jouait avec une lampe torche invisible. "Bizarre celle là, ouais, bizarre ... comme tout les autres en fait"
 
[to be continued...]

BCDS

Samedi 11 décembre 2010 à 10:30

- Qu'est-ce que c'est ?
- Une lampe torche !
- Nan ... enfin ... oui. C'est une lampe torche!  Moi je veux savoir ce que tu fous avec une lampe torche en plein jour?
Il braqua les rayons sur ses yeux, éblouissant Janis, et ajouta :
- Je veux savoir moi aussi.
- Savoir quoi ?
- Ce que je fous avec une lampe torche !
- Arrête de te foutre de moi.
Il jeta la loupiote sur la table, frappa son poing sur le bois et toisa Janis.
- Qui se fout de la gueule de l'autre ici ?
Elle baissa la tête, s'empara du médaillon pendant à son cou et le porta à sa bouche. Timidement, un oeil regarda Clarence sous la masse blonde recouvrant partiellement son visage.
- J'aime pas quand tu t'énerve. J'ai fais quoi au juste ?
- Ce que tu as fais? Je voudrais bien le savoir.
- Bon bah tu vois, je n'ai rien fais.
- C'est bien ça qui me fait chier.
Elle écarquilla les yeux, ses mèches dégageant sa figure lorsqu'elle releva sa tête.
- Hein ?
Clarence se leva, effectua un tour de table puis vint se rassoir. Il se releva de nouveau pour effectuer un tour de chaise cette fois-ci, s'empara du dossier, lui fit faire volt face et s'y rassit à califourchon.
- Toi ! Tu m'emmerdes.
Elle se mit à pleurer. Un homme en blouse blanche s'approcha d'eux:
- Monsieur Fesse, avez-vous pris vos cachets ce midi ?
- Je nique vos cachets. J'me suis branlé avec.
- Suivez-moi.
- Nop, j'ai pas finis avec Janis.
- Quel est le problème ?
- Elle ne fait rien !
- Et ?
- Et justement, elle est d'un ennui. Il faut que je lui règle son compte.
L'homme de blanc se figea quelques instants. Fatigué de ce manège il haussa le ton.
- MONSIEUR FESSE ! J'AI DIS - il baissa d'un ton - suivez moi.
- Z'étes timbré Doc'.
- Je ne suis pas Docteur.
Clarence se leva en ignorant sa précédente conversation avec Janis, la laissant pleurer sur sa chaise. Il emboita le pas de son nouveau vis à vis puis, tout en marchant, rajouta d'un ton intéressé :
- Dites, Doc' ...
- Je ne suis toujours pas docteur.
- ... il faut arrêté avec ça. Vous savez, votre regard là... P'is vot'e ton aussi. Vous faites vraiment peur. Z'avez d'ces yeux ! Sombrent comme ceux d'une belette.
L'infirmier ne jugea pas nécessaire de répondre. Ils continuèrent leur route en passant par un long corridor immaculé de blanc, légèrement jauni par endroits. Aucunes fenêtres, meubles ou portes ne venaient garnir le couloir, du moins, juste une seule au fond qui menait au lieux visé. "La boite à pharmacie" l'appelais les plus lucides résidents du bâtiment. "Le démotivateur de neurones" l'appelais Clarence. L'infirmier tourna la clef dans la serrure et ils pénétrèrent dans la pièce qui paraissait plutôt étroite vu le tas de médicaments entassés dans les tonnes d'étagères en métal.
- Attendez moi là.
"Nan mais quel con" pensa Clarence qui tendit, comme par réflex, sa main vers la boite de médicaments la plus proche de lui. Il l'ouvrit pendant que son homme en blanc était deux étagères plus loin, et porta l'intégralité du flacon dans sa bouche. L'infirmier revint quelques instant plus tard et constata avec effrois les gélules gisants au sol et la boite que Clarence venait de lui jeté au visage, pendant qu'il continuait de mâcher puis qu'il avala le tout.
- QU'AVEZ VOUS FAIT ?
Il attrapa la boite pour en lire le nom puis fixa Clarence.
- Mais qu'est-ce qui vous a pris d'avaler toute une boite de laxatifs ?
"Et merde!" Clarence roula des yeux au dernier mot que venait de prononcer l'homme, exaspéré par le contenue de cette boite.
- Bah, en fait, c'était juste pour vous emmerder ...
" ... et pour évité que vous me bourriez le crâne avec vos médoc' à la con" s'empêcha-t-il de rajouter.
- Je vais vous faire de belles crottes Doc'.
- Et vous allez avoir droit à un beau lavage d'estomac Monsieur Fesse avec séjour en isolement.
- Cool, des vacances. Oh ! Merde, z'avez pas d'chiottes au Club-Med.
- On s'arrangera Monsieur Fesse, on s'arrangera.
L'infirmier garda un sourire moqueur non feint sur le visage alors qu'il attrapa Clarence pour le pousser hors de la pièce.
 
[ to be continued ...]

BCDS

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